Histoires Courtes 1

Voici une ville. Ni trop grande, ni trop petite. Une avenue principale, un centre historique, un centre commerciale. Une ville qui pourrait s'appelé Hoston City. Ce n'est pas le cas. Voici une rue. Voici un homme qui s'apprête à la traverser. Il s'appelle Declan Ribbs. Dans 3 minutes, il sera mort. Pour l'instant il ne le sait pas. Il regarde sa montre. Il est pressé. Son costume grisonnant et sa sacoche bleu marine à la main, il pense. Il pense à sa femme qui dort encore. Il pense à sa fille qu'il n'a pas vu se matin. Il pense à son chien qui grogne quand il le voit. Il pense à cette maison qui n'est plus tout à fait la sienne depuis quelque jours. Ou quelque mois. Il ne sait plus exactement quand cela a commencé.
Il regarde au sol. Il se sent triste, fatiguer. Fatiguer de devoir toujours aller au même endroit, faire la même chose depuis 30 ans. Fatiguer d'être toujours Declan, celui à qui on dit bonjours d'un air compatissant. Celui a qui on dit "Ça va ?" en pensant qu'un visage pareil n'a jamais connu le bonheur. Oh si ... Le bonheur. Un lointain souvenir ou sont resté sa femme, sa fille et son chien. Declan Ribbs traverse sans regarder autre chose que ses lacets.

Des lumières. Des sirènes rouges. Des bruits étouffés et des visages inquiets au dessus de lui.

Mon...s.. Evei... On...
Il est v....?

Bien sur que non. Declan se relève un peu sonné. Il baisse les yeux sur son cadavre.

"Merde.
- Vous manquez tous cruellement d'originalité vous savez ?"

Declan se retourna vers l'origine de la voix. Il découvre , parmi la foule des secouristes et des badauds, une jeune fille rousse, les mains dans les poches, indifférentes à toute cette agitation.

"Suivez moi, dit-elle
- Pourquoi ? demanda Declan
- Vous n'avez sûrement pas envie de vous voir mis dans un sac."

Elle lui tendit la main. Declan la regarda attentivement comme si c'était la première qu'il voyait. Finalement il la pris. Et ils disparurent.
Lorsque Declan ouvrit les yeux, il se trouvait sur une butte de terre surplombant une prairie verdoyante. La jeune fille était allongée dans l'herbe. Declan se releva , enlevant les traces de terre de son costume, et demanda :

"Ou sommes nous ? "

La jeune fille ouvrit un oeil et s'appuya sur ses coudes.

"Aucune idée. C'est vous qui avez voulu venir içi.
- Que ... Comment je ..., commença Declan"

Puis il observa plus attentivement le paysage et il découvrit en aval de la colline, une petite ferme ou d'içi il pouvait voir jouer des enfants.

"Alors, dit la jeune fille, ou se trouve ce petit coin de Paradis ?"
Declan sourit.
"C'est chez moi."

Il dévala la colline, ne sentant plus le sol sous ses pieds. L'herbe fouettait ses chevilles sans qu'il ne s'en rende compte. Les yeux fixés sur la ferme et continua de courir et trébucha sur une pierre.

La jeune fille cria :

" Ca va ?"

Declan ne s'était plus aussi bien senti depuis des années. Lorsque la jeune fille fut à sa hauteur il lui dit :

" Qui êtes vous ? J'ai l'impression de vous connaître.
- C'est bien possible. Je suis le fruit de votre imagination. Peut être une caissière de supermarché vu quelques part. Ou une présentatrice télé, qui sait ? dit-elle en riant
- Non. Vous êtes ma voisine d'en face. Amanda.
- Pourquoi pas ! répliqua Amanda.
- Qu'est ce qui c'est passé ?, demanda Declan en se relevant"

Le visage d'Amanda se fit plus sombre. Elle tourna la tête.

"C'est votre ferme là-bas ?
- Celle que j'aurai voulu avoir, répondit Declan . Une petite maison, un jardin, et chats.
- Pourquoi n'était-elle pas à vous ? Vous n'aviez pas les moyens ?
- Oh si mais ... Je ne sais pas. Pourquoi parlez vous de moi au passé ?
- Declan, commença Amanda, vous êtes mort."

Declan recula.

"QUOI ?, hurla-t-il
- Cette voiture ... Vous ne l'avez pas éviter. Vous avez sauté dessous.
- Non, non ce n'est pas possible, je, je ne peux pas . Et ma fille, ma femme, où sont-ils ? Qu'est ce qu'ils vont faire sans moi ?
- Sans vous ? répliqua Amanda plus fort. Mais ou étiez vous Declan pendant toutes ses années ? Avez vous parlez à votre fille une seule en fois en tête à tête ? Etez vous sortis avec votre femme depuis votre mariage ?
- Qui vous permez de me juger hein ? cria Declan vert de rage
- Mais c'est ce que vous pensez Declan... Comprenez vous maintenant tous ce que vous avez gâchez ?"

Désormais Declan et Amanda ne se trouvaient plus sur la colline mais au bord d'une falaise. En contrebas, la mer était déchaîné et giflait des rochers tranchants. Le ciel devint peu à peu noir et les nuages l'envahirent. Déjà la foudre grondait.

"Que se passe-t-il ? cria Declan à Amanda
- Vous êtes malheureux Declan et désormais c'est trop tard pour faire marche arrière. Comprenez vous tout ce que vous ratez ? Comprenez vous Declan Ribbs ? "

Declan recula encore et toucha le bord de la falaise. Il je ta un regard paniqué vers Amanda et cria quelque chose. Elle le poussa dans le vide.

V.... Dcl... Hy...
C...M..i F...

Declan ouvrit les yeux et inspira un grand coup. Il regarda autour de lui. Un chambre blanche. Des fils pendouillant partout, des aiguilles plantés dans son bras. Une fillette cria :

" Papa !"
Et elle se jeta dans ses bras.
"Declan, j'ai eu si peur, commença une dame agenouillé à ses côtés.
- Charlie ? Anna ? demanda Declan interloqué."

Il se rallongea sur son lit et murmura "Je suis vivant"

"Que dis tu ? demanda sa femme"

Il se tourna vers elle et lui dit :

"Ça te dirais une ferme dans la campagne ?"


FIN

Marine S. le 17/07/08

Alice Cramps

Alice Cramps regarda une dernière fois l'écran de son portable et le jeta violemment dans son sac. Il n'était plus question d'attendre, ils ne viendraient pas. Comme toujours.

Elle repartit vers chez elle tout en cherchant ses clefs, repensant à ses « amis ». Ça faisait la troisième fois ce mois-ci qu'ils l'a laissé en plan. D'ici une ou deux heure, ils repenseraient à elle, à la pauvre Alice Cramps, et lui téléphonerait avec une nouvelle excuse. Alice ouvrit la porte et la referma en claquant. Cette fois-çi, elle était vraiment en colère. Au point de ... Non, quand même pas. Elle s'adossa à la porte et se mit à pleurer tombant doucement vers le sol. Qu'est ce que ça y changerait ? Rien. Mais tant pis. Demain elle irait les voir. Et elle leur dirait tout ce qu'elle pensait d'eux. Oui ! Elle leur cracherait leurs quatre vérité à la figure ! Elle imaginait déjà leur figure déconfite, leurs excuses bidons mais elle, Alice, saurait.

Alice se releva, sachant pertinemment que jamais elle n'aurait le courage de la faire. Elle enleva son manteau et s'allongea dans son canapé.

Quelques minutes passèrent lorsqu'on frappa à la porte. Alice ouvrit brusquement les yeux et s'assit sur son canapé. Elle attendit. On frappa de nouveau à la porte. Peut-être était-ce eux ? Alice se précipita vers le miroir de l'entrée, se recoiffa un peu et ouvrit la porte. La ou elle s'était attendu à voir ses amis, elle vit un petit vieillard en blanc dont l'énorme écharpe rouge qu'il avait au cou témoignait du froid de l'extérieur.

« Oui ? demanda Alice un peu déçu
– Mlle Cramps ? demanda le vieil homme. Il avait les lèvres fines et pincés. Ses mains ridées étaient recroquevillées devant lui.
– Oui ? répéta Alice
– Hum, commença le vieil homme, j'ai quelque chose pour vous. »
Il ouvrit les mains et Alice découvrit un œuf vert & argenté pas plus grand qu'une bille. Il brillait d'un éclat particulier qu'Alice attribua à la lumière des réverbères.
« Oui ? dit Alice interloqué.
– Cet ... objet réalise les vœux. Je vous souhaite une bonne soirée Alice Cramps. »

Le vieillard le lui donna et s'en retourna dans le froid de la nuit où il disparut.
Alice referma la porte encore sous le choc de cette visite. Puis elle éclata de rire. Elle leva l'œuf à la hauteur de ses yeux et le regarda de plus près.

« Alors comme ça tu réalises les vœux ? »

Elle secoua la tête et posa l'objet sur sa commode. Elle sortit un paquet de biscuit d'un placard et se cala devant la télé, essayant de pense à autre chose. Les minutes passèrent et Alice ne pouvait s'empêcher de jeter des coup d'œil discret à l'œuf. Au bout de la dixième tentative elle se leva et prit l'œuf dans les mains.

« Je ... je peux essayer, se dit-elle. Ça ne coûte rien de ...d'essayer. »

Alice se rendit compte qu'elle tremblait. C'était comme si l'œuf était vivant. Elle avait soudainement envie d'essayer. Elle le sera dans ses mains et fit un vœu. Les mots sortirent tout seuls.

« Je souhaite qu'Alan n'ai plus de jambes »

Alice se tue, horrifié par ses paroles. Alan était, certes, une personne tout à fait détestable mais pas au point de souhaiter une chose pareille. Et puis d'ailleurs, elle ne le voulait pas. Oh si, elle l'avait peut être penser une fois. Mais juste une fois. Elle posa l'œuf sur la table. Celui-ci semblait de plus en plus vivant. Il brillait presque. Mais se n'était juste que la lumière du salon, n'est-ce-pas ?

Alice reprit l'œuf. Il fallait annulé ce vœu. Elle le sera à nouveau dans ses mains :
"Je souhaite qu'Alan n'ai plus mains"

Cette fois Alice poussa un cri d'effroi et jeta l'œuf sur le canapé. Non, non ça elle ne l'avait jamais pensé, elle en était sûre.
Elle se leva sans quitter des yeux l'objet. Un courant d'air passa et l'œuf bougea. Alice sursauta et ferma précipitamment la fenêtre. Elle se concentra un instant. Qu'est ce qui lui prouvait qu'Alan avait bel et bien subit tous ces changements. Il faudrait le faire venir.

"Je souhaite qu'Alan soit ici"

Alice se plaqua la main sur la bouche. On frappa à la porte. Ça ressemblait des coups de bâtons sur du bois. Alice s'avança lentement vers la porte.

"Alice ? Je... Je ne sais pas ce qui se passe je ... "

Alice hurla. Alan était là, sans jambes ni mains. On aurait dit qu'il n'en avait jamais eut.

"Explique moi ce qui se passe ! J'étais chez moi et je me suis réveillé ici comme ça !"
Comme Alice, il regardait ses moignons l'air horrifié.

"Aide moi ! cria-t-il"

Alice referma la porte et courut dans sa maison sans but précis, paralysé par la peur. Derrière la porte, elle entendait encore Alan implorait son aide. Elle s'enferma dans sa salle de bain, la tête entre les jambes. "Qu'il se taise, disait-elle, qu'il se taise ..."

Quelque chose de dure la gênait dans sa poche. Elle plongea la main dedans et en sortit l'œuf. Alice se figea. Désormais elle entendait de grands coups sourds contre sa porte.

Le souffle tremblant, Alice regarda l'œuf et le serra contre elle.

"Je souhaite ... Je veux que tout s'arrête ..." Elle regarda autour d'elle et entendit encore les coups contre la porte.
"Maintenant !"
....

Alice se réveilla doucement. Quel heure était-il ? Elle portait encore ses vêtement de la veille. Puis d'un coup, tout lui revint en mémoire. Elle leva d'un coup de son canapé et courut vers la porte. Aucun Alan sur le palier. Toujours inquiète, elle pris son téléphone et appela Alan. Un voix fatigué lui répondit :

" Que... Quoi ? Alice ? Il est 6h00 du matin !
- Tu vas bien ?
- Euh ... Oui ?
- Tu as tes mains et tes jambes ?
- Évidement ! répondit Alan amusé. Tu sais, c'est drôle que tu me poses cette question parce que ..."

Alice raccrocha, soulagée. Cela n'avait été qu'un rêve. Pas de moignon, pas de vieillard, pas d'œuf. Tout allait bien. Alice se déshabilla et s'allongea sur son canapé. Son ventre se serra. Posé sur la table, l'œuf était la.

FIN
Marine S. Le 28 juillet 2008